Le Balanced
scorecard : vers une dynamisation du budget?
Le balanced
scorecard est un outil de planification
stratégique et de management essentiellement utilisé par les entreprises, les
gouvernements et les organisations à but non lucratif.
Ce concept
de management se focalise sur la stratégie et la vision de l’entreprise. Cet
outil de mesure de la performance a été élaboré en 1992 par Robert Kaplan et
David Norton. Il permet de traduire la vision stratégique de l’organisation en
actions concrètes. Le BSC traite ainsi de l’ensemble des dimensions d’une
entité alliant des mesures financières à des mesures non financières. L’approche
du tableau de bord prospectif s’articule autour d’indicateurs que l’entreprise
doit mesurer de façon à balancer les perspectives financières. En plus de l’aspect
financier, la dimension de la performance
se mesure via trois autres axes qui sont l’apprentissage organisationnel / développement,
le processus interne et l’aspect client.
Les objectifs stratégiques de chacun des axes énumérés sont corrélés et forment la stratégie globale de l’entité.
Les objectifs stratégiques de chacun des axes énumérés sont corrélés et forment la stratégie globale de l’entité.
Le tableau
de bord est dit prospectif puisqu’il rééquilibre les objectifs à court terme et
ceux à long terme selon les décisions prises par la direction.
Lorsque le
BCS est correctement mis en place au sein de l’organisation, il devient le nerf central de l’entreprise.

Pour de
plus amples renseignements sur la constitution d’un BSC je vous invite à
consulter le site suivant :
Les critiques à l’encontre du BSC
Le BSC a
connu un franc succès aux Etats Unis et dans certains pays européens
scandinaves où la culture d’entreprise est largement développée, néanmoins son
application en France reste limitée. En effet, le BSC n’apporte aucune valeur ajoutée par rapport à un
tableau de bord classique utilisé en France qui allie déjà des indicateurs
financiers et non financiers. De plus, il semble qu’il soit mal adapté au « style de management » français. En
effet, le système de rémunération basé sur les performances n’est pas une méthode
répandue au sein des organisations françaises. Les conséquences pourraient être
dommageables d’un point de vue relationnel entre les employés et ainsi
destructeur de richesse. Par ailleurs, les notions de « mise en œuvre de la stratégie » et « d’énonciation de
la stratégie » sont confuses et parfois mal comprises des dirigeants.
On peut se
demander en quoi l’utilisation d’un BSC pour une entreprise qui utilise déjà un
tableau de bord constitué de ratios financiers et non financiers apporte une
valeur ajoutée. De plus, il semble que cet outil ne soit pas adapté à tout type
d’entreprise, on pense en particulier aux PME
qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour sa mise en place. Les
indicateurs choisis par l’entreprise doivent être pertinents au regard de la
stratégie mise en place et l’entreprise doit avoir la capacité de les mesurer.
Contrairement
à certains courants de pensée, nous ne pensons pas que le BSC soit un outil de
substitution au budget mais plutôt que le budget
et le BSC sont complémentaires. Un tableau de bord est avant tout un outil de pilotage et d’aide à la prise de
décision, c’est pourquoi il ne nous semble pas qu’il puisse remplacer
toutes les fonctions du budget. Le budget est vivement critiqué pour son
caractère statique alors que l’environnement actuel évolue constamment. Le BSC
peut ainsi être la réponse à cette limite. C’est pourquoi, encore une fois
selon l’entreprise en question, sa taille et sa structure, le BSC peut être un
outil intéressant à développer au sein d’une entreprise en plus de son budget
traditionnel. Par ailleurs, comme soulevé dans le post « le rolling forecast, une alternative au budget ? », le
BSC utilisé en complément d’un budget glissant constitue un outil de contrôle
fiable sur le long terme.
Bien souvent, on entend louanger le BSC et je trouve intéressant de voir ici quelques critiques à l'encontre de celui-ci. Je ne suis pas certaines de saisir les différences entre le BSC et la tableau de bord français. De mon point de vue, il est pertinent pour une entreprise de suivre sa performance à l'aide d'indicateurs financiers et non financiers, mais le petit plus que me semble apporter le BSC est que le tout est lié à la stratégie. Selon moi, une compagnie pourra s'assurer de conserver un avantage concurrentiel, si par le biais de ses indicateurs elle est sait dans quelle mesure sa stratégie est atteinte.
RépondreSupprimerComme vous, je considère que le BSC ne peut pas réellement remplacer le budget puisqu'il a une fonction de contrôle, mais qu'il ne remplit pas réellement les fonction de planification et de prévision.
Pour terminer, voici une question que je me pose: le BSC permet de contrôler dans une optique long terme. Croyez-vous que si on le couple au budget,cela permettra de corriger les principaux "défauts" (trop rigide, manipulation) du budget ?
Mon point de vue sur le sujet est que le BSC est un outil qui apporte une valeur ajoutée à l’entreprise lorsqu’il est couplé au budget. Il me semble que l’actualisation en temps réel ou bien de manière très régulière des indicateurs de performances est facteur de souplesse en ce qui concerne le pilotage de l’entreprise. Par ailleurs, je ne suis pas persuadée qu’il existe une solution pour supprimer la manipulation des données au sein d’une organisation. Enfin, je pense que la réelle contribution du BSC au budget est l’intégration des aspects non financiers de l’organisation. Or, j’ai pu lire que des études montrent que dans la grande majorité des cas, les indicateurs financiers sont prédominants car ils peuvent être évalués plus rapidement à moindre coût. Ainsi, la qualité des indicateurs peut être remise en cause si l’entreprise fait passer la facilité de la mise en place des indicateurs au détriment de leur pertinence. Cela me laisse alors à penser que la fiabilité du BSC réside dans la pertinence des indicateurs mis en place au regard de la stratégie de l’entreprise, dans le cas contraire le BSC n’apportera aucune valeur ajoutée au budget et ne corrigera pas des « défauts ».
SupprimerPour revenir sur la notion de tableau de bord français je voulais dire que vers la fin des années 80 des tableaux de bord étaient déjà mis en place en France (je pense à la méthode OVAR en particulier), on peut alors se demander en quoi le BSC apporte quelque chose de nouveau par rapport à ce qui existait déjà. Des éléments de réponse sont apportés dans le document suivant :
https://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:-CFdnHN8j7QJ:www.performance-publique.budget.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/performance/controle-gestion/Performance_et_controle_de_gestion/evaluation_de_la_performance/9_Comparaison_deux_methodes_de_conception_TDB.pdf+&hl=fr&gl=ca&pid=bl&srcid=ADGEESgBHM4vRGWVRmzD7EV5asVAbcuasArMRD43T-BWJ8YjbqiDzn1XjMhGkz0zIu7SBDqr5GAhrvMy7ttCoehzwpZDMjT1zpmwIXsqlU345whrDrx-f2iB5jKhrJe82L8uD1lCeGVf&sig=AHIEtbSsjdS7xY19zWXQBfEYj1AKv3oNEw&pli=1
Vous dites que le BSC est outil peu utilisé en France, et qu'il ne devrait globalement pas l'être car il n'est pas adapté au style de management français, notamment parce que la rémunération de la performance n'est pas une pratique courante. Mais la rémunération de la performance n'est qu'une facette que le BSC permet d'atteindre, il a bien d'autres fonctionnalités. On peut utiliser le BSC comme outil de mesure de la performance sans pour autant implanter un système de rémunération de la performance par la suite.
RépondreSupprimerPar ailleurs qu’en est-il de l’utilisation du BSC dans les autres pays, notamment de l'Amérique du Nord? Le BSC est-il un outil répandu? Est-il d'ailleurs réellement utilisé en complément du budget?
L’étude de Hendricks et al (2004) met en évidence que 23,5% des entreprises canadiennes ont mis en place le BSC au sein de leur organisation. Tu trouveras les détails de la recherche via le lien suivant : http://accounting.uwaterloo.ca/seminars/old_papers/hendricksmenorwiedman.pdf
RépondreSupprimerPour donner un ordre d’idée, les travaux de Jouenne and al (2005) ont conclu que 41% des entreprises européennes utilisent cet outil, le pourcentage ne s’élève qu’à 35% pour la France. Je pense que son utilisation majeure reste la mesure de performance bien que je n’ai pas de chiffres précis sur le sujet. En effet, divers témoignages me font penser que certaines entreprises n’utilisent pas le BSC de manière efficiente. Je reviens sur la réponse que j’ai fournie au commentaire de Stéphanie comme quoi certaines entreprises choisissent des indicateurs par facilité et faible coût de mesure, au détriment de la qualité de l’information fournie au regard de la stratégie menée.