jeudi 23 février 2012

Le Budget, un outil dépassé ?


Le budget s’est développé dans l’ensemble des entreprises à partir des années 1920 et qui depuis a connu un grand succès. L’outil budgétaire est maintenant l’un des dispositifs de gestion les plus utilisés dans les entreprises.

Cependant le budget et le contrôle budgétaire font l’objet de critiques de plus en plus violentes de la part des professionnels.


L’idée de se passer des budgets n’est cependant pas nouvelle, dès les années 1980-1990, l’ancien patron de General Electric, Jack Welsh, annonçait que les budgets sont « la ruine des sociétés américaines », en étant coûteux et inefficaces.

Une étude menée par Accenture (cabinet de conseil Irlandais) montre d’ailleurs que 80 % des entreprises sont insatisfaites de leur processus budgétaire.


Face à ce constat, et au vue de la mode actuelle de la gestion sans budget, on peut se poser la question suivante : quels sont les problèmes rencontrés avec les budgets ?


Vous pourrez trouver ici l’essentiel des critiques adressées aux budgets par leurs utilisateurs :


1.     Le passé comme base de référence : les prévisions se basent sur des données passées, sans qu’il y ait de vraies restructurations.

2.     Une utilité limitée : les budgets reposent sur des prévisions avec un caractère incertain. Les budgets élaborés manquent de réalisme et par là ne sont pas souvent respectés. Selon une étude d’American Quality and Productivity Center, 60% des entreprises ne mettent pas à jour régulièrement leurs budgets.

3.     Une lourdeur et un formalisme excessif : le budget est très consommateur en coût et en temps (jusqu’à 30% du temps de travail annuel des managers, ce qui représente près de quatre mois par an). Des ressources humaines importantes sont mobilisées durant toute la période budgétaire pour la recherche d’informations et l’élaboration du budget. Or ces ressources pourraient être utilisées pour des tâches plus productives. Le budget introduirait un manque de flexibilité, préjudiciable dans un environnement turbulent et concurrentiel. Le budget a fini par devenir, dans de nombreux environnement, un contrat d’objectifs rigides.

4.     Une faiblesse du contrôle budgétaire : les contrôleurs de gestions sont occupés par la justification des écarts mais consacrent peu de temps à son analyse ou à son interprétation. Ils ne rendent compte que des résultats atteints et non des raisons. Il manque dans le processus budgétaire une orientation stratégique

5.     Une orientation financière : les éléments qualitatifs sont négligés dans les budgets. Il faudrait intégrer les éléments non monétaires dans les budgets, tels que la qualité de service ou la satisfaction de la clientèle, pour en évaluer leur impact financier.

6.     Une focalisation sur le court-terme : les managers vont être soucieux de respecter leur budget annuel et vont donc oublier les priorités stratégiques et les éléments de création de valeur de l’entreprise.

7.     Un cloisonnement entre fonctions de l’entreprise : les budgets sont souvent établis par centre de responsabilité, ce qui signifie donc une structure par fonctions, alors que l’amélioration des performances demanderait une approche plus transversale et en termes de processus.

8.     A l’origine de comportements dysfonctionnels : le budget est source de comportements opportunistes, individuels conduisant à des actions sans coordination, et de comportements conservateurs, ce qui est un frein à l’innovation. Il induit une logique de reconduction des comportements de l’année passée.

9.     Une culture de contrôle : il y a un risque de défiance et de suspicion, alors qu’il est nécessaire qu’il y ait une culture d’implication.



Après cette première approche, on peut déjà vous faire remarquer que le problème tient surtout au fait que le budget est utilisé comme système incitatif. Il y a souvent couplage des objectifs budgétaires avec la rémunération variables des managers, ce qui nous amène à observer des « manipulations » de chiffres en fin de période, pour rentrer dans les budgets, en termes de plafond et de plancher. La critique principale ne s’adresse pas donc vraiment à l’outil en lui-même mais plutôt aux mauvaises pratiques budgétaires.


Face à ces critiques, et depuis récemment, on cherche donc d’autres outils pour mener une entreprise.


Si vous rencontrez vous aussi ces problèmes dans la gestion quotidienne de votre entreprise, nous allons pouvoir vous éclairer sur les alternatives possibles à cet outil

9 commentaires:

  1. Le budget traditionnel n’a pas que des inconvénients comme vous les avez énuméré et une entreprise doit d’abord mesurer le taux d’inconvénient que le budget lui cause avant d’adopter tout changement. Si le budget était aussi néfaste pourquoi les organismes gouvernementaux ainsi que les OBNL ne l’abandonne pas ? Le budget a bien aussi de grand avantage qui peut être énumérer avant de parler de ses lacunes car il marche aussi bien pour d’autres organismes. Le budget procurer d’autre donnée que les nouveaux outils ne fournissent pas à savoir la résolution des problèmes de coordination (discussion entre acheteur vendeur et producteur en début de budget qui vise a vérifier qu’on peut bien produire ce que les vendeur prévoir de vendre et qu’on achète bien les matière première qui correspondent.)
    AGATHE

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les OBNL et Les organismes gouvernementaux sont different qu'une association à but lucratif.
      Les OBNL sont généralement constituées en tant que sociétés sans capital-actions : plutôt que d’avoir des actionnaires, elles ont des membres. Donc, ses buts ne sont pas pour la recherche de bénéfices, plutôt d'assurer que son capital est réinvesti dans ses œuvres.
      Les organismes gouvernementaux ainsi, ils servent la population. Par exemple, une population spécifique, comme les personnes handicapées, les femmes sans-abri ou battue, ou les enfants vivant dans des ménages.

      Donc, je pense que ses budgets ne pas seulement servent l'OBNL bien pour un audit, mais il fait du matériel de marketing très bien aussi. Ces informations (tel que le budget base zéro) peuvent les aider pour demander des subventions, des commandites, des dons ou d’autre aide financière. En plus, l’utilisation du budget pourrait forcer les améliorations des performances et du rendement.

      Dai Lin

      Supprimer
    2. Pour vous répondre, nous sommes conscientes que le budget est un outil qui présente des avantages. Seulement nous avons constaté que celui-ci est de plus en plus critiqué par ses utilisateurs et qu'il y a donc une tendance à sa remise en cause. C'est ce que nous voulons vous proposez, des outils alternatifs au budget, notamment quand vous rencontrez les problèmes exposés ci-dessus. Nous ne déconseillons pas à tous de se passer de budget mais seulement de réconsidérer son utilité. Des environnements semblent adaptés à son utilisation mais d'autres moins. Nous allons d'ailleurs publier prochainement un article sur la pertinence de supprimer le budget suivant les caractéristiques intrinsèques de chaque entreprise.

      Supprimer
    3. C'est vrai que le budget est souvent utilisé comme outil de communication externe, que ce soit dans les OBNL ou autres. On peut en effet démontrer qu'un lien existe un entre certaines caractéristiques des budgets et les partenaires de l'entité. Les relations entretenues avec l'environnement peuvent s'expliquer par une approche contingente où l'entreprise s'adapte aux demandes externes. C'est là que l'on voit que le budget peut avoir différentes fonctions et qu'il peut être nécessaire de le conserver. Ca dépendra de la situation propre de l'entité.
      Le budget peut permettre d'enrichir la communication institutionnelle mais ce n'est pas la fonction première, de gestion interne de l'outil. Or les critiques présentées s'adressaient à cette fonction.

      Supprimer
  2. Selon votre article, il semble que le rolling forecast soit une alternative souple aux mesures traditionnelles. Donc, il fait des prévisions de gestion, mais pas une mesure de gestion, est-ce que les prévisions et les objectifs doivent être indépendants? Pourquoi cet outil permet à l’entreprise de réaliser des estimations plus fines à courts et moyens termes que le long terme? Merci.

    Même si peu d’organisme actualise leurs données prévisionnelles, je pense que le désir de contrôler dépasse toutes les autres considérations.

    Dai Lin

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il me semble que les prévisions et les objectifs ne peuvent être dissociés. En effet, les prévisions dépendent des objectifs et inversement. Une entreprise va par exemple s'appuyer sur les prévisions du marché et adapter ses objectifs en conséquence.

      Le budget glissant permet à l'entreprise de réaliser des estimations plus fines à courts et moyens termes puisque la distance avec le futur étant toujours la même, le directeur financier peut anticiper les changements plus rapidement qu'un budget à horizon fixe, et ainsi adapter ses attentes en termes d'objectifs.

      Supprimer
  3. Comptabilité de management et ERP systems:

    A la suite de la lecture de votre article, il ressort que l'outil budgétaire traditionnel ne presente que des inconvénients bien que son usage est quasi universel dans les grandes et moyennes entreprises car elle donne aux dirigeants une vision de l'avenir et les met en position favorable pour exploiter les opportunités. En outre, la methode budgetaire leur permet egalement d'anticiper les problemes de l'entreprise. Rappellons-nous egalement que "peu d'entreprises planifient leur faillite mais beaucoup d'entreprises defaillantes ont omis de planifier." Par consequent, le budget tient lieu de feuille de route pour l'entreprise. Il reflete les decisions relatives a l'exploitation et au financement. D'autres part, les budgets ne doivent pas être rigides. Les dirigeants utilisent parfois les budgets pour forcer les changements. Selon Philippe Bourguignon, le meilleur moyen de faire évoluer les organisations et leur personnel était de leur fixer des "objectifs inaccessibles." Selon Rubert Luft, ancien directeur financier chez Chrysler, qui est d'un avis différent "les budgets sont plus des outils de repression que d'innovation." Selon, moi le respect du budget n'est pas un but en soi. Comme il est improbable que le budget idéal soit respecte, on en établit un second plus réaliste, qui sert de base aux previsions financières. Le second budget étant en retrait du budget idéal. De nombreuses entreprises ont modifie leur procédure budgétaire et certaines l'ont même abandonnée et elles ont adoptées des strategies élémentaires telle que la différentiation des produits ou la domination par les couts.

    RépondreSupprimer
  4. Comme nous l'avons précisé précédemment, nous sommes conscientes des avantages du budget pour faire des prévisions. Cependant son caractère rigide est remis en cause entrainant des évolutions dans son utilisation voire sa suppression. C'est sur ces changements que nous allons nous focaliser. Cela nous ménera à mettre en avant les critiques du budget traditionnel.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour,

    Il aurait été intéressant de faire l'éventail des avantages et inconvénients du budget. Il est évident que la gestion sans budget ne convient pas à toutes les organisations.

    Qu'est-ce que vous pensez du budget flexible?

    Ma plus grande réticence à faire une croix sur le budget vient du fait que l'on abandonne en même temps l'analyse des écarts qui peut être très révélatrice de la performance. Baser la rémunération de la performance sur un ou plusieurs postes du budget peut en effet engendrer des comportements dysfonctionnels, toutefois que pensez-vous d'intégrer les écarts comme indicateurs?

    Bonne journée!

    Maude

    RépondreSupprimer