Le
budget base zero est un outil de planification mis en place dans les années 60
aux Etats Unis par un contrôleur de gestion travaillant pour Texas Instrument. La
caractéristique du BBZ réside dans le découpage de l’activité de l’entreprise en
centres de décisions, chacun dirigé par un responsable. Ce dernier doit
proposer un plan budgétaire en fonction de ses prévisions à la direction qui
évalue leur nécessité pour l’entreprise. Les projets soumis peuvent être
alternatifs ou complémentaires. La direction va ensuite accepter le projet ou
bien de le reporter sur un exercice ultérieur dans le cas où elle doute de sa
nécessité immédiate et considère alors que les ressources dont elle dispose
devraient être allouées à des projets plus rentables. Le choix de la mise en
place des projets dépend des critères retenus par la direction.
La
particularité de la méthode réside dans le fait qu’elle requiert la
justification de chaque dépense non initialement allouée dans le budget dont
chaque manager a la responsabilité. Ainsi chaque dépense effectuée doit être
justifiée et aucune reconduction n’est tacite d’une année sur l’autre.
L’entreprise doit donc se remettre en question constamment et trouver le
meilleur compromis possible lui permettant d’accroître sa productivité. Le BBZ
constitue un outil d’aide à la mise en
œuvre de la stratégie tout en permettant un contrôle des frais de
structure.
L’avantage
de cette méthode est qu’elle constitue une alternative aux différents projets
dans le but d’améliorer le rendement de la firme. Néanmoins la remise en cause
constante des projets peut être difficile à mettre en place pour les
entreprises de petite taille. La consommation de temps nécessaire à la mise en
place d’un BBZ est d’autant plus importante que la compagnie est de grande
taille.
La
démarche du BBZ s’inscrit dans une démarche de planification à long terme
(entre 3 et 5 ans) qui s’articule en 4 étapes : analyse du diagnostic de
l’entreprise (environnement), mise en place du plan stratégique qui oriente les
actions, détermination du plan opérationnel qui permet de valider les aspects
commerciaux et stratégiques et enfin le contrôle du plan.
On
retrouve l’utilisation de cette méthode dans les secteurs à forte consommation
de frais généraux. En effet, le BBZ ne s’applique pas aux coûts directs. Le BZZ
permet une allocation plus rationnelle des ressources et permet en outre de lier
les moyens aux ressources afin de mieux en apprécier les résultats. Les
activités de l’entreprises sont ainsi mieux cernées tout comme leurs missions
et leurs centres de décisions. Le BBZ permet à l’entreprise une meilleure adaptation
dans son environnement. Enfin, une meilleure planification opérationnelle
permet une meilleure circulation de l’information au sein de l’organisation.
Néanmoins
le BBZ requiert une démarche lourde et complexe à mettre en œuvre. De plus, la
méthode entraîne une restructuration de l’entreprise et écarte toute culture
d’entreprise et synergie humaine. On peut également s’interroger sur
l’objectivité des critères choisis en ce qui concerne le choix des projets
retenus. On pense ici aux risques de pressions internes.
Le
BBZ ne se substitue pas au système de présentation et de suivi des budgets. Il
demeure un outil complémentaire. Le BBZ n’intervient que dans la phase de
préparation et d’approbation du budget. Outre les réductions de coûts, cet
outil est utilisé comme aide à prise de décisions. Le BBZ constitue un outil
d’aide au changement dans l’organisation et la rend plus adaptable. Il est
ainsi utilisé dans une optique d’innovation et favorise la créativité.
Le
BBZ vise à apporter une solution aux points faibles du budget. Il est aussi
bien instauré au sein des gouvernements que dans les entreprises privées. Treize
états des états unis ont déjà mis en place le BBZ, tout comme des entreprises
telles Boeing, Texas Instrument ou encore Xerox. La méthode n’a ni rencontré un
franc succès en France ni dans les pays latins en général car elle n’est pas en
adéquation avec la mentalité. En effet, le fait d’allouer un budget à un
responsable de centre peut être perçu comme facteur de réussite personnelle. Il
a été constaté que le BBZ a entraîné des frustrations chez certains dirigeants
si bien que les motivations et engagements personnels se sont dégradés au fur
et à mesure que le budget accordé diminuait.
Il
nous semble que cet outil utilisé en complément du budget est intéressant à
mettre en place dans le cas d’entreprises de tailles importantes. En effet, il
me semble difficile à mettre en place dans des petites et moyennes entreprises
du fait de sa complexité de mise en oeuvre et de la quantité de ressources
requises pour son bon fonctionnement. Il me semble qu’il est adapté à tout type
d’industrie, en particulier pour les secteurs innovants.
Votre post sur les budget à base zéro est très intéressant. Les effets positifs du budget à base 0 sont indéniables. Il permet aux utilisateurs de revoir année après année le fonctionnement complet des coûts engagés et ainsi déduit les transferts d’inefficacité. Cependant, je m’interroge à savoir comment l'implanter efficacement et quelles sont les étapes à suivre (dois-je établir mon budget base 0 selon différentes probabilités)?
RépondreSupprimerEst ce qu'il est favorable pour une grande entreprise de détail d'utilisé ce budget ou de favoriser la décentralisation et la gestion sans budget?
Il n’existe pas de méthode idéale adaptée à chaque type d’entreprise pour implanter le BBZ. A partir de l’observation de l’organisation, il convient d’allouer les budgets à chaque centre d’activité défini. Découper l’entreprise en centres d’activité pertinents est un travail lourd et complexe pour chaque organisation. Le découpage doit être établi selon des espérances de gains à réaliser, de plus il ne doit pas être calqué sur le découpage comptable mais par fonctions. Enfin, la pratique démontre que l’idéal est de découper en centre de 10 à 15 personnes.
SupprimerD’après les articles que j’ai pu lire, il me semble que le BBZ ne soit pas une méthode très à la mode et qu’elle a vite été abandonnée par les entreprises qui l’utilisaient, notamment Texas Instrument. Il n’existe pas de solution budgétaire adaptée à tout type d’entreprise. Chaque entité est différente et la meilleure méthode à adopter dépend de multiples caractéristiques telles la taille ou encore la stratégie menée par l’entreprise.